MARSANNAY : l'étoile montante de la Côte de Nuits
Situé aux portes de Dijon, Marsannay bâtit sa prospérité sur sa proximité avec la cité ducale. Alors que les autres villages ont sombré dans l’avancée de l’agglomération, Marsannay a réussi à maintenir ses surfaces cultivées et à reconstituer une viticulture de qualité qui le font apparaître aujourd’hui comme la véritable porte d’entrée de la route des Grands Crus.
LES VINS DE MARSANNAY-LA-CÔTE
Un patrimoine hérité des Ducs de Bourgogne
Outre son vignoble, le village dispose d’un joli patrimoine architectural dont fait partie la chapelle Saint-Urbain fondée entre la fin du IXe et le début du Xe siècle pour abriter les reliques du Saint qui étaient régulièrement translatées de Dijon à Marsannay. Renforcée en 1142 par le Duc Eudes II, elle est ensuite transformée en monastère et ce dès 1255. Un colombier toujours visible y est adjoint au XIIIe siècle. Vestiges trop méconnus, les pressoirs ducaux subsistent de nos jours. Logés dans une vieille bâtisse du début du XVe siècle, au cœur du vieux Chenôve, ils ont fonctionné jusqu’en 1926.
L'un des plus anciens café de France
Autre lieu mythique, le café du Rocher créé en 1830 qui serait le troisième des plus anciens cafés de France après le célèbre Procope de Paris (1686) et le café de la Table Ronde de Grenoble (1789). A l’origine, il portait le nom de « Relais du Soldat de Napoléon » en égard au grognard-tavernier qui l’administrait à l’époque. L’endroit fut classé monument historique en 2017.
Marsannay, vignoble de la célèbre Côte de Nuits
Bien exposé, le vignoble de Marsannay est aéré par une vaste combe, il est planté sur les pentes douces entre 260 et 320 m d’altitude. Après avoir vainement tenté d’être incorporé au sein des Côtes de Nuits-Villages, la commune a décroché en 1987 son appellation à part entière : Marsannay rouge et blanc, superficie délimitée à 312 ha et Marsannay rosé, superficie étendue à 513 ha. L’aire d’appellation inclut la commune de Couchey et, en partie, celle de Chenôve. Cas unique en Bourgogne, l’appellation concerne ici les trois couleurs ; les rosés sont en effet une spécialité du village créée dans les années 20. Obtenus le plus souvent par saignée, ils se montrent très parfumés, délicats et longs en bouche. Ce sont eux qui ont contribué au premier retour en grâce des vins de Marsannay. Les vins rouges sont solides avec des arômes de baies noires, d’épices et une touche de musc l’âge venant rappelant ceux de son illustre voisin Gevrey-Chambertin.
Marsannay, la consécration
Parmi les plus beaux climats qui mériteraient d’être classés en Premiers Crus, les Longeroies, les Favières, les Grasses Têtes, les Es Chezots sur Marsannay et, sur Chenôve, le vénérable Clos du Roy qui était à l’origine le clos personnel des Ducs de Bourgogne qui faisaient presser leurs raisins sur place. On assiste à une forte montée des vins blancs de Marsannay ces dernières années, de surcroît sur la Côte de Nuits où cette couleur est rarissime. Marqués par des arômes exotiques, ils sont en général gras et charnus.
Les initiateurs du renouveau
Si Joseph Clair fut à l’initiative de la création du vin rosé à base de pinot noir, une autre personnalité marquante du milieu viticole beaunois, André Boisseaux, contribua dès la fin des années 80 à la notoriété de l’AOC Marsannay, par l’achat de plusieurs parcelles et la construction du Château de Marsannay. Son œuvre a été poursuivie par Olivier Halley qui, depuis le rachat du domaine il y une dizaine d’années, a déployé d’énormes moyens pour le hisser au rang des très grands. Pari réussi puisque désormais, les vins, d’une qualité remarquable, sont vendus dans de nombreux pays et se retrouvent sur les meilleures tables.